Mes prières sur le Chemin
Au départ de chaque étape
Seigneur,
Tu ne cesses de montrer ta bonté à ceux qui t'aiment et de te laisser trouver par ceux qui cherchent. Sois favorable à ton pèlerin qui part sur le chemin de Compostelle. Dirige ses pas selon la chaleur du jour, soit une lumière dans l'obscurité de la nuit et un soulagement dans la fatigue. Afin qu'il parvienne, heureux, sous ta garde devant le tombeau de l'apôtre Jacques.
À toi Marie, Mère de Dieu, je te prie de protéger tous les pèlerins du Chemin. Je sais aussi qu’en toutes circonstances tu seras près de moi.
Amen
Au départ de Saint Jean Pied de port
Paroles de sagesse d’un moine bouddhiste Thich Nhat Hanh : Le long chemin vers la joie
Tu es déjà arrivé. Ressens le plaisir à chaque pas et ne te soucie pas de ce qu’il te faudra encore affronter. Il n’y a rien devant nous, à part un Chemin que nous devons sans cesse parcourir dans la joie. En pratiquant la méditation du pèlerin, nous sommes perpétuellement sur le point d’arriver, notre foyer, c’est uniquement le moment présent, rien de plus.
C’est pourquoi il faut toujours sourire lorsque tu marches. Même si tu devras te forcer un peu même si tu te sens ridicule en le faisant. Habitue-toi a sourire et finiras par être joyeux. Ne crains pas de montrer ta satisfaction.
Si tu penses que la paix et le bonheur sont à venir, tu ne parviendras jamais à les atteindre. Tâche de comprendre que tous deux sont tes compagnons de voyages.
En marchant, tu masses et honores la terre. De la même manière, la terre cherche à t’aider à équilibrer ton organisme et ton esprit.
Comprends ce lien et essaie de le respecter – que tes pas aient la fermeté d’un lion, l’élégance d’un tigre ou la dignité d’un empereur.
Fait attention à ton environnement. Concentre-toi sur ta respiration, cela t’aidera à te libérer des problèmes et des soucis qui essaient de t’accompagner sur ton Chemin.
En marchant, ce n’est pas seulement toi qui bouges, mais toutes les générations passées et futures. Dans le monde dit • réel », le temps est une mesure, mais dans le vrai monde il n’existe rien au-delà du moment présent. À chacun de tes pas, aie pleine conscience de tout ce qui s’est passé et de tout ce qui se passera.
Amuse-toi. Que la méditation du pèlerin soit toujours une rencontre avec toi- même, jamais une pénitence a la recherche de récompenses. Que les fleurs et les fruits poussent là où tes pieds fouleront le sol.
À la Cruz de Fero
Seigneur.
Je ne suis pas cloué sur cette croix, et je ne m'y vois pas non plus. Cette croix est vide et elle doit le rester à tout jamais, parce que le temps de la mort est passé, et un dieu maintenant ressuscite en moi. Cette croix était le symbole du pouvoir infini, que nous avons tous, de clouer l'homme et de le mettre à mort. Maintenant ce pouvoir renaît pour la vie, le monde est sauvé, et je suis capable d'accomplir Tes miracles. Parce que j'ai parcouru le Chemin des Etoiles, j'ai trouvé Ton secret. Tu es venu nous apprendre tout ce dont nous étions capables, et nous n'avons pas voulu l'accepter. Tu nous as montré que le pouvoir et la gloire étaient à la portée de tous, et cette vision soudaine de nos facultés a été trop grande pour nous. Nous T'avons crucifié, non pas parce que nous sommes ingrats envers le fils de Dieu, mais parce que nous avions très peur d'accepter nos propres facultés. Nous t'avons crucifié parce que nous craignions de devenir des dieux. Avec le temps et la tradition, Tu es devenu une divinité lointaine, et nous sommes retournés à notre destin d'hommes.
Ce n'est pas un péché que d'être heureux. Une demi-douzaine d'exercices et une écoute attentive suffisent à un homme pour qu'il parvienne à réaliser ses rêves impossibles. Parce que j'étais orgueilleux de ma sagesse, Tu m'as fait parcourir le chemin que tous peuvent parcourir, et découvrir ce que tout le monde saurait s'il prêtait un peu d'attention à la vie. Tu m'as fait voir que la quête du bonheur est personnelle, et qu'il n'y a pas de modèle que nous puissions transmettre aux autres. Avant de découvrir mon « pourquoi j'ai dû découvrir son secret et il était tellement simple. il suffisait de s'avoir qu'en faire. Que faire de mon « pourquoi » et du bonheur qu'il allait représenter pour moi ?
J'ai parcouru tous ces kilomètres pour découvrir des choses que je savais déjà, que nous savons tous, mais qu'il est difficile d'accepter. Quoi de plus difficile pour l'homme, Seigneur, que de découvrir qu'il peut atteindre le pouvoir ? Cette douleur que je sens maintenant dans ma poitrine et qui me fait sangloter, se produit depuis que l'homme existe. Peu nombreux sont ceux qui ont accepté le fardeau de la victoire : la plupart ont renoncé à leurs rêves lorsque ceux-ci devenaient possibles. Ils se sont refusés à mener le Bon Combat parce qu'ils ne savaient pas quoi faire de leur propre bonheur, ils étaient prisonniers des choses du monde. Comme, moi, qui voulais trouver mon « pourquoi » sans savoir qu'en faire.
Merci Seigneur.
À l'arrivée à Santiago de Compostela
Voici une prière écrite par Fraydino, un moine, à la suite d’un rassemblement de pèlerins qui s’est tenue à La Faba, tout près d’O Cebreiro. Elle se prête parfaitement à une méditation lors de l’arrivée à Santiago.
J’aurai beau avoir parcouru tous les chemins, traversant monts et vallées, de l’Orient à l’Occident, si je n’ai pas découvert la liberté d’être moi-même, je ne suis arrivé nulle part.
J’aurai beau avoir partagé tous mes biens avec des personnes d’autres langues et cultures, j’aurai beau être devenu l’ami de pèlerins de mille sentiers, avoir partagé des refuges avec des saints et des princes, si demain, je ne suis pas capable de pardonner à mon prochain, je ne suis arrivé nulle part.
J’aurai beau avoir porté mon sac à dos du début à la fin, attendu chaque pèlerin qui avait besoin d’encouragement, cédé mon lit à une personne arrivée après moi, et offert ma bouteille d’eau sans rien attendre en retour, si de retour chez moi ou au travail je ne suis pas capable de créer la fraternité et de mettre la joie, la paix et l’unité, je ne suis arrivé nulle part.
J’aurai beau avoir reçu de la nourriture et de l’eau chaque jour, profité d’un toit et d’une douche chaque soir, j’aurai beau avoir été soigné pour mes blessures, si je n’ai pas découvert en tout cela l’amour de Dieu, je ne suis arrivé nulle part.
J’aurai beau avoir visité tous les monuments et admiré les plus beaux couchers de soleil, J’aurai beau avoir appris à dire « bonjour » dans toutes les langues, ou bu l’eau limpide de toutes les fontaines, si je n’ai pas découvert qui est l’auteur de tant de beauté gratuite et de tant de paix, je ne suis arrivé nulle part.
Si à partir d’aujourd’hui je ne continue pas à marcher sur Tes chemins, cherchant et vivant selon ce que j’ai appris, si à partir d’aujourd’hui je ne vois pas en chaque personne, ami ou ennemi, un compagnon de chemin, si à partir d’aujourd’hui je ne reconnais pas Dieu, le Dieu de Jésus de Nazareth, comme unique Dieu de ma vie, je ne suis arrivé nulle part.